Récit de la Croisière 2012 : retour vers la chaleur

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Première Partie : du 17 Juin à Début Juillet : Cornouaille , Scilly, Bretagne : Pluies, vent ...

 

Bon je connaissais pas la Cornouaille et les Scilly ... franchement, j'ai été un peu déçu, à part les pintes dans les "Royal" yacht Club Anglais qui sont toujours tres tres sympa (mais ca je connaissais déjà).
De plus, il a fait un temps pourri, on naviguait capot fermé, Cirés ..., la mer est à 14 °, Pour les baignades c'est dur, OK on peche des macreaux, quand on perd pas la ligne.
Alors, Philippe et moi, nous nous sommes baignés (une eau à 13° fin Juin) au court d'une balade à pied par un jour ensoleillé, donc, une fois aux Scilly: oui, pour se laver sur le chemin, même que deux anglaises ont profité du spectacle des frogies à poil. Non non, elles appréciaient, puisqu'elles ont attendu qu'on sortent de l'eau. "Bonjours mesdames .....".
Alors on entend sur les pontons: "Au Scilly, Il y a des palmiers", -"OK", mais c'est parceque ils sont élevés entre des murs. En plein, vent il n'y aurait pas de palmiers.
bref passons ... heureusement le sourire de Marie et de son copain Dany était là pour nous réchaufer. (avant les Scilly).
- "Marie ... vient à Scandola et à Capo Rossu l'année prochaine", c'est soleil et baignades, tu vas apprécier le plaisir de naviguer ... au chaud.
Bon question émotions: nous etions au pres, bonne brise, et voila que l'éclairage de pont pendrouille par ses fils en cognant dans le mat : allez on grimpe ... mais il faut savoir que au pres : monter dans la mature c'est totalement impossible (sauf par tout petit temps) : le mat fait "catapulte", bon c'est pas grave, un peu de Stop, vent arriere qui nous fera perdre 15 minutes , et voila : Scotch et ca tiendra jusqu'au port. Mais il y a eu surtout une rentrée "full speed" dans l'aber Ildut à 1 heure du matin, nuit noire, grains, vents ..., sans visi. merci le GPS , précis au mettre pret, Ouah .... on est passé passé à coté du caillou, et puis prendre le coffre dans le noir total alors que t'es crevé rincé, et sous une pluie battante !!!!
Tres tres chaud quand même ... donc enfin le lendemain on est repartie pour Brest.
Apres (du 10 Juillet à 17 Juillet) : Attente et traversée du Golfe : On attend du coté de Brest et de Camaret, un créneau au milieu des dépressions, il pleut, il fait froid : l'horreur, on navigue un peu par la-bas (c'etait le tonnerre de Brest). remontée de l'Aulne, des bateaux de guerre y pourrissent tranquille.

La Traversée du Golfe : 48 Heures à vomir, au pret bon plein, secoués, mais vraiment secoués ...

"Allez on traverse", on part le matin de Camaret ... nom de Dieu (vent Ouest) mais des vagues croisées, ca secoue, le shaker ... infernal. La nuit et le lendemain, je suis malade, mais malade ... jamais eu un tel mal de mer, ca me fou des crampes à l'estomac, (la plaisance c'est le pied dit Renault) donc je vomi (faut vraiment que cela secoue) : mais non c'est pas le curi de Philippe, d'ailleurs seul Philippe est totalement vaillant, bref... à 18 Heures (donc apres 36 heuresde mer), nous décidons de rallier Rijon on sera au petit largue au lieu du pres. Ouf, dès qu'on abat, ca va mieux, et la nuit au sec dans les cabines arrière : on dort enfin. Alors, vers 10 - 11 Heures on est à Rijon, soit un peu plus de 48 Heures pour cette traversée faites sans bouffer une miette (2 jours horribilis). avec des paquets de mer qui deferlaient jusque dans le cockpitt, les cirés et les harnais capelés ... et pour pisser et pour "chier" ? ben c'est l'enfer : tu peux pas pisser dehors parceque tu peux pas décapeler le ciré, tu dois aller dedans mais dedans tu pètes forcement un peu tout dans les toilettes en t'accrochant ou tu peux, tu dois pisser assis sinon il y a pas une goutte qui ira dans le WC, tu te cognes même en t'agripant, tu ressorts couvert de bleux: Ah la plaisance !!!! quel bonheur !!!! .
Tu dois capeler les cirés , bottes ... avant de sortir dans le cockpitt, mais c'est l'enfer: assis sur le plancher tu tentes d'enfiler un truc déjà trempé ...
d'ailleurs les cirés tu les laisses ou tu peux par terre (ou pendu dégoulinant) et surtout pas sur les coussins : Motus doit rester sec, pas comme ces putins de bateau de courses où tout est trempé, tu baignes dans la flotte glacée à l'intérieur. (là au moins Motus est sec dedans).
Ben OUI OK j'ai vu pire en course en mer du nord avec un équipier devenu fou ... mais là je suis pas là pour ca, on est pas là pour devenir fou ... Ah vivement l'escale.
(Bon maintenant on sait ce que sait : si t'as pas dormi depuis plus de 24 Heures, que t'es crevé, tu peux avoir des "hallucinations", tu sais plus ce que tu fais : t'es dans un autre monde, alors tu peux sauter à l'eau, là le type il hurlait en courant partout, alors on l'a maitrisé mis dans la cabine et apres il se souvenait plus de rien. Bon ben voila et dire qu'on paie pour faire de la voile: on est des givrés, les mecs !)
Mais à Rijon : C'EST FINI. on sort tout à secher au soleil , ah c'est bon le soleil .... à partir de là, navigation vent arriere plein pot avec tous les capots ouverts, Gueuletons, petites escales au poil ... Bref on oublie tout !
On largue au passage (vers 4 Heures du matin) à La Corogne, Philippe qui a un avion dans le coin. (Ils ont fait un nouveau port ... vide)

Rijon Cadix, Que du Bonheur : vent arriere plein pot ... ca va tout seul.

Du 17 Juillet à Fin Juillet : jusque Cadix. Que du Bonheur vent arriere et soleil : l'alizée Portugais et des escales au poil.
Ah !!! la descente du Portugal c'est le pied , pas de touriste , du poisson, des gens sympa : j'aime bien . (j'aime bien Porto, plus que lisbonne (trop de touristes))
A Porto, C'est Jean louis qui régale dans le plus chouette resto (que des Portugais).
Ah Oui c'est à Porto qu'on achete du tuyau et que je renonce finalement à mon installation de chiotte merdique (au sens propre et au sens figuré), je passais mon temps à tenter de déboucher! donc apres Porto .... tout est parfait. (faut dire que l'arrivée de l'amiral risquait de tres mal se passer) donc :
Christine (notre amiral) rejoint à Lisbonne, ensuite c'est les escales tres tres pittoresques
ou tu manges pour 12 Euro, des kilos de poisson , tu bois le vin du pays, t'es le seul touriste : sympa quoi. (Sines c'est au poil)
Bon dans l'autre sens : c'est moins bien : vent dans le pif et 1/2 noeuds de courant dans le pif, mais la descente ... la voile : c'est vent arriere ou rien.
et t'arrive à Cadix : moi j'aime bien Cadix : (c'est la 4ieme fois) , la place le soir ... que des enfants qui jouent, c'est local ... quoi.

De Cadix à Mahon (Balèares): On est 2, alors, c'est peinard sur Motus

Du 1ier Aout à Mi Aout : de Cadix à Nord Baléares : Parti le matin de Cadix, Patrick et moi vers 15 heures on passe le detroit par 30 noeuds de vent dans le pif mais avec 3 noeuds de courant dans le cul, c'est "grandiose" vent contre courant : ca leve une mer !!!! haché , deferlante ... blanche, si tu veux pas cogner fort : faut négocier et pas vouloir serrer trop pret le vent, mais rien à voir avec les mers du nord : la t'es en tee shirt, ca dure 4 heures juste le temps d'apprecier et les 3 noeuds de courant dans le cul, ils te font rentrer dans la Méditerranée comme un suppositoire, t'es avalé par le courant dans le détroit devant Tarifa et c'est grand soleil. Bref t'es pas angoissé, tu peux apprecier le spectacle de Motus au bas ris, Genois presque à 20 % de sa surface, donc au 1/5 de surface de toile et pourtant le rail de fargue dans l'eau, plus de 30 noeuds et ca déferle, la mer est blanche, mais ca avance plein pot, t'es poussé dans le cul ... complètement trempé jusqu'à la moele, mais t'as pas froid. Bon pour enrouler le genois, faut partir vent arrière donc repartir dans l'autre sens car même au Winch petite vitesse tu peux pas enrouler au pres quand il y a plus de 30 Noeuds, tu casserais tout (si tu y arrives). Alors faut pas trainer : on est pas en régate mais quand même, en tous cas on a banané les 2 autres qui au moteur plein pot et à sec de toile rasaient la cote pour éviter la mer, ben nous on étaient là où il était le courant donc .... la mer et le vent, la vrai piaule quoi !!! ben on fait la régate avec ce qu'on trouve, quand même: et donc faut le faire ... en tirant des bords contre d'autres au moteur en ligne directe: la patée qu'on leur a mis, grandiose, c'est des moments où on jouit, si tu connais pas ca, t'as raté ta vie (bon pour d'autres c'est des Rolex, chacun son truc..) m'enfin ca et quand ca part à fond la caisse au planning ... tu peux pas t'empecher de crier ton bonheur, la figure dégoulinante de paquets de mer, tu vois le rayonnement du bonheur fou sur les visages dans ces moments là, (bon sur Motus, il y a pas vraiment de planning et ca me manque un peu je dois dire, quand tu sens la caisse de plusieurs tonnes qui part comme un "fun board" ... ouah ! ca fait aussi quelque chose, bon tout ca pour dire qu'on a pris notre pied en entrant dans la Méditerranée et que en plus c'était un beau spectacle).

Et puis le soir tombe, on est au large de Gibraltar ... seul comme presque toujours en mer (mais là on trouve quelques cargos éclairés au mouillage) avec juste une petite brise et une mer tres calme alors pas d'escale, on continue tranquille, on fait nos quarts et on fera escale au mouillage le lendemain
vers 20 heures au sud de l'Espagne, devant une plage, un peu à l'abri d'une digue, mais de toutes façons (à part capo de gata) c'est tout pourri la cote Espagnole.

Ensuite on fait aussi une autre escale cette fois ci dans un port horrible plein de bateaux à moteur et de bruits, (mais il faut avitailler) puis nous traversons vers Formentera. Formentera ce sont des grandes plages du coup il y a de la place pour mouiller.

Ensuite on remonte le long des Baléares avec des escales (on tort l'ancre dans un trou) : les Baléares moi je trouve que ca vaut pas la Corse.

De Mahon à Port Grimaud: (passant par Sardaigne et Corse): petit temps, soleil = spi, baignades, moteur

De Mahon à NO Sardaigne avec Antoine et Gilles , la traversée est calme : 1/3 moteur (la nuit) 2/3 à la voile le jour, le spi asymétrique nous tire aux petits oignons et on va plus vite qu'un autre grand bateau (60 pieds) car c'est marrant sans le faire expres on a navigué de conserve avec un autre bateau pendant les 30 Heures de traversée, bon au petit matin on arrete tout et on se baigne, on se fait tirer etc. puis un peu plus tard on se rerebaigne, alors c'est lui qui gagne la régate forcément (oui il savait pas qu'il était en régate lui) bon on l'a vu s'éloigner devant apres l'avoir vu derriere nous le jour et la nuit d'avant et bord à bord pendant nos baignades.
Apres c'est la Sardaigne, Bon je tape la quille dans un détroit que je croyais connaitre pour y être passé 35 ans auparavent avec la Grande Caline : bref ... mes échouages et talonnages habituels : depuis 65 ans je fais que me taper des cailloux ou la vase ou le sable ... : je sais pas pourquoi ? (la mer manque de profondeur à mon avis à certains endroits) Bref ensuite c'est la Corse et ses baignades : certains coins ont été pourris : les lavezzi, mais d'autres sont restés tres bien.
Allez ... l'année prochaine on reste en Corse : en plus quand tu traverses entre Corse et Continent tu croises des troupeaux de Cachalot : alors tu voies pas ca partout .
Ils sont cool ces cachalots ... Mais comme j'étais seul pour traverser : on va pas me croire, on va dire que c'est la boisson ou je sais pas quoi !

Dernière quinzaine de Septembre: (allez on se refait un peu de Corse): mouillages et ... bains

Avec Phiilippe et Za on retraverse, ah tient encore des cachalots, décidément c'est bourré de cachalots ce coin. Vous voyez que c'était pas des conneries .
(Maj de Fin Fevrier 2013 : le voisin de quai me dit que c'est pas des cachalots qu'on a vu mais des baleines de 23 metres de long : bon moi je sais pas ...)
Bon, La traversée est calme : Mais on s'en fou on est pas pressé, donc pas de moteur : on mouille avant Calvie (derriere la pointe) vers 6 heures et on reste 24 Heures au mouillage le temps que le coup de vent passe.
Ensuite c'est les classiques : Scandola et Capo rossu et girolata (à tient il ferme tout dès Septembre) et Rocapina (un sanglier qui se balade peinar sur la plage).
Puis Les Lavezzi : et c'est tout pourri : allez on se casse (vers midi) et direct vers le continent, le lendemain soir on est à Port Grimaud.