retour page accueil ----en cliquant sur le lien qui suit on aura un ----- un rapport d'avarie (naviguer à la voile c'est gerer :es problèmes)
Cela fait 68 ans que je navigue et je ne sais toujours pas quoi dire , c'est
différent à chaque fois et donc toujours une aventure .
A chaque départ, je me pose la question : que va t il nous arriver cette
fois ci ?
Parfois c'est tres serein, tranquille, paisible, et pendant que le skipper et
son équipage refont le Monde, (pendant des jours) au rythme des repas
et des "tea time"
Motus lui nous donne des milles sous pilote.
Parfois c'est beaucoup plus compliqué et cela peut être "tendu".
Mais, les gens veulent savoir : "c'est comment une croisière ?",
"on fait quoi" ? "mais la nuit vous dormez ?"....
Ils disent aussi : "Oui mais je ne sais pas faire du bateau , oui mais
j'ai peur d'avoir le mal de mer" ... bref des questions qui semblent "décallées"
par rapport à ce que j'ai vécu.
D'abord, qu'est ce que savoir ou de ne pas savoir faire du bateau ? moi je ne
sais pas qui sait faire du bateau et qui ne sait pas.
Le mal de mer ? ben apres 48 heures (sauf personnes exceptionnelles), cette
question ne se pose plus.
Et, Finalement, Ceux qui sont le plus "hors de la plaque" sont ceux
qui qui ont déjà fait un peu de voile car ils généralisent
une expérience particulière parfois négative et ils s'imaginent
savoir comment cela se passe et leurs "souvenirs" me semblent bien
étranges par rapport à ce que nous vivons sur Motus.
Des fois, pour eux : le bateau, c'est l'horreur, parcequ'ils ont fait une mauvaise
expérience (j'imagine).
Et surtout ils me disent des choses bizarres que j'ai du mal à croire,
comme :
- "je sais barrer" "Ah bon" ... mais c'est quoi savoir barrer
? moi je ne sais même pas ce que cela veut dire (barrer quoi et comment
?) et sur Motus on ne barre presque jamais, puisqu'il y a un Pilote et quand
il faut vraiment barrer parceque j'ai peur que le pilote fasse une connerie
j'ai encore moins confiance en un équipier qui peut virer de bord inopinément
ou prendre une direction bizarre, pendant que je manoeuvre au pied du mat.
- "Il y avait des vagues de 12 metres de haut", "Ah Bon"...
moi en 68 ans de navigation et plus de 60.000 Milles je n'ai jamais vu des vagues
de plus de 3 ou 4 metres
- "Il y a eu un gros cargo qui nous a approché au milieu de la mer
et qui a fait marcher sa sirene qui nous a "reveillé"pendant
notre quart, sinon il nous écrasait"... "ah bon" ....
moi aucun Cargo ne m'a jamais klaxoné au milieu des mers et tous ils
se détournent de Motus puisque je suis à la voile et plus petit
j'ai donc jamais vu un cargo me foncer dessus et encore moins actionner sa sirène,
d'ailleurs on voit presque pas de bateau en mer et la pluspart du temps ils
sont loin.
- "Nous avons été proche de la mort" ....," on
a été surpris par les évènements imprévisibles"
"Ah Bon" ... , Moi j'ai toujours pensé que tout était
prévisible, enfin c'est ce qu'il me semble, en tous cas. Sauf c'est vrai
parfois des équipiers qui font des manoeuvres tres "surprenantes"
là j'en convient, ils sont imprévisibles parfois.
Bref , sur Motus c'est jamais comme les gens me raconte, Sur Motus d'abord on
vit ensemble, la navigation .... ben c'est pas un probleme, mais ce qui peut
poser probleme c'est l'incompatibilité des "Humeurs", le vivre
ensemble, pour le reste ... ben ca va le faire de toutes façons, puisque
tout est simple et par exemple je me fiche pas mal que tu saches faire le noeud
de chaise ou pas : "fait ce que tu veux mais tourne l'amarre rapidement
STP, avant que le bateau dérive".
Alors j'interroge beaucoup ceux qui ont des expériences sur d'autres
voiliers et là aussi je suis étonné par ce qu'il s'y passe,
et, c'est la preuve qu'on ne peut pas répondre à la question.
"- Oui mais Alors sur Motus, c'est comment" ? - "ben ???? c'est
pas forcément comme tu imagines." (que ce soit au cinema avec "la
barre à tribord" puisqu'on dit "la barre à droite".
Tribord c'est un coté du bateau, pas une direction, par exemple, ou par
rapport à ton expérience puisque sur Motus en pleine nuit on prend
un ris en 2 minutes et sans pb au pied du mat et sans attendre que le vent monte
et qu'on va pas t'obliger à porter un gilet de sauvetage en plein jour
et dans le petit temps)
OUI , il y a tellement de façons différentes de "faire de
la voile", tellement de façons différentes de vivre à
bord.
Cela dépend du voilier, du skipper, des équipages, des endroits
où on navigue, de la meteo, vraiment chaque expérience est unique.
Comment répondre à cette question: c'est quoi la voile, et c'est
quoi savoir naviguer ?
Bon .. on va tenter de te renseigner quand même, mais vient avec nous,
tente l'aventure, une semaine c'est pas long, on t'invite et tu verras:
D'abord : savoir "faire du bateau" cela ne veut pas dire grand chose,
car ce qui compte le plus c'est avoir un "caractère fait pour cela"
pour se sentir bien avec les autres et par exemple "penser aux autres"
être de bonne humeur avec les autres et comme on ne se sent pas bien avec
tout le monde, surtout quand c'est tout le temps et tous les jours, il faut
bien choisir avec qui on part et aussi bien choisir son bateau.
Mais à part ca ? ben la voile, disons que c'est un peu comme la marche
à pied, il y a celui qui traverse les chaines de montagne avec juste
sa tente et pendant des mois il bivouaque au milieu d'une nature sauvage bref
la "grande aventure" et il y a celui qui va chercher sa baguette de
pain, à pied au bout du trotoir et il y a aussi celui qui est médaille
d'or de "marche à pied" : ils vont tous dire "je fais
de la marche", comme on dit : "je fais de la voile".
C'est ca :"Naviguer sur un voilier", cela peut être tres différent
aussi.
Ceux qui font des courses au large, ceux qui font le "vendée globe"
, ceux qui font des régates sur la rade, ceux qui font une sortie pèche
font des activités qui ne se ressemblent pas bien qu'ils fassent tous
"de la voile".
Et, même sur Motus, chaque année la croisière est différente,
selon les hasards, selon qu'on est en Baltique, en Méditerranée,
dans l'océan Atlantique, et surtout selon qu'on casse ou non : réparer
en mer , c'est dur, c'est pénible, c'est angoissant ... Donc finalement
que dire ?
Moi je dis : c'est la liberté totale : pas de permis, pas de limites,
tu vas où tu veux ... et mon épouse dit : "c'est la prison
: je veux descendre, je peux pas".
Mais il y a une constante : il faut de la bonne humeur et penser qu'on vit ensemble.
"Mais quand même il doit bien y avoir des "techniques"
puisqu'il y a des "écoles de voile"
Oui là je peux répondre sérieusement car l'enseignement
de la voile je connais, et la réponse est ?
Oui bof ... oui peut être , je sais pas ! Vraiment qu'est ce que tu veux
savoir ? tu crois que c'est important" ? Bof moi je pense que la pluspart
du temps le moniteur dit des bétises.
Alors, je pense que Pour savoir naviguer : il faut naviguer, naviguer, naviguer,
loin, partout, en course, en croisière, seul, en équipage ...
et puis surtout il faut savoir "réparer en mer" c'est vraiment
le seul truc important en dehors du "vivre à bord" avec les
autres et savoir faire la cuisine sanglé avec Motus à 45 °
de gite, voila les 2 techniques utiles : savoir faire à "bouffer"
et savoir "réparer", le reste ... un enfant de 12 ans sait
tout faire (y compris le point astro au sextant), mais pas de chance dans les
écoles de voiles on "enseigne" que des trucs qui ne servent
à rien (genre: reporter sur la carte des relèvements, ou faire
des calculs de hauteur d'eau).
Mais c'est beau la mer ? les couchers de soleil , le rayon vert ... ??? euh ... moi perso, la mer et tout son romantisme je m'en fiche un peu, ce que j'aime d'abord c'est le voilier, pour moi il est vivant il me parle, je sens quand il est heureux et quand il souffre ... (je suis un peu spécial ?), alors j'aime que les voiles soient bien réglées, la carene propre, j'aime sentir que je tire le maximum de Motus ... je sais que cela lui plait, alors à moi aussi. Donc pour moi, la beauté c'est le voilier, son équilibre.
Pour les autres, ceux qui embarquent, ben je peux dire que sur Motus il y a
au moins 2 sortent de gens : ceux qui aiment "naviguer", c'est à
dire les quarts de nuit, un horizon de mer sur 360°, le rythme du voilier,
les changements de toile en fonction des vents, bref l'atmosphère mystérieuse,
magique du voilier qui fait sa route vers un horizon qui recule, un voilier
qui donne le maximum de miles toutes les 24 Heures.
Avec aussi parfois un "inconfort" terrible mais qu'on oublie une fois
à terre (et même dont on estquand même fier).
Et puis il y a ceux qui s'en foutent un peu de la voile, mais qui trouvent que
pour se baigner dans les criques superbes et inaccessibles, un voilier c'est
bien pratique, ils trouvent que la nuit, c'est fait pour dormir, et que mettre
le spi pour gagner 0,5 Noeuds, c'est bien du tracas pour pas grand chose: ceux
là trouvent qu'une jolie crique où on coince la bulle, c'est ce
qui convient et qu'il faut du "confortable".
Ils ont tous raison : d'ailleurs moi j'aime les 2 et je suis pas le seul alors
Motus propose les deux à ses équipages.
Mais les tempètes et tout ca ? Euh .... on évite si possible :
c'est vrai qu'on peut pas toujours éviter les "FFF" de la plaisance
(Froid, Fatigue,Frousse") m'enfin bon c'est tres rare, quand aux tempètes
(je touche du bois) je pense qu'il faut éviter et j'ai jamais eu à
survivre à une tempète , pourtant en 68 ans de navigation j'ai
du faire plus de 60.000 miles sans doute. D'ailleurs, quand le vent monte, que
les conditions deviennent mauvaises j'ai comme un creux (ou une boule comme
vous voulez) à l'estomac, alors je parle à Motus et je lui dis
: "Bon moi cet hivers j'ai fait mon boulot, j'ai tout fait pour que tu
tiennes le coup, alors soit brave, je sais qu'il m'écoute et je vois
qu'il tient le coup, cela me rassure même si je l'entend un peu gémir
et se plaindre et surtout grace aux instruments (navtex, fichiers grib ...etc.)
je sais qu'on ne va pas vers une "tempète".
Alors le type un peu dépité qui attend des récits comme à la télé : "Mais t'as pas eu des tempètes" ? : ben j'en ai pas eu et non merci, on meurt tous, j'imagine ... et de façon horrible, parceque en mer on est seul il y a pas l'helico et le cameraman et personne ne viendra à ton secours et les bétises qu'on nous oblige à avoir à bord, genre fusées ou autre radeau de survie (de mort devrait on dire) ne nous sauverons pas, au contraire. Alors, il faut que Motus tienne le coup : et "évitons les tempêtes", nous avons suffisament d'instrument de meteo. Sinon, avec le téléphone satellitaire Iridium (s'il nous reste des unités) on pourra toujours faire nos adieux, à ceux qui sont restés à terre, Quand aux "secours" ? tu sais, loin au large on est seul : les secours c'est pour les baigneurs le long de la cote et s'il ne fait pas trop mauvais temps, en mer, personne ne sait où tu es, donc tu dois t'en sortir seul et c'est aussi cela qui donne de la fierté, naviguer à la voile: c'est un peu comme dans les siecles passés !
Ceci dit, il faut quand même raconter, alors, pour dire comment ca se
passe j'avais écrit un truc "général", mais à
partir de 2011 (sur le chapitre des croisières et à partir des
livres de Bord) j'ai raconté chronologiquement plus ou moins bien les
croisières, les avaries, les équipiers qui tombent à l'eau,
les échouages, les voiles déchirées ...
Et Ci dessous, j'ai quand même laissé une rédaction antérieure
en retirant les passages les plus délirants, histoire de résumer
la vie sur Motus
et puis en 2013, j'ai aussi repris le récit d'une nuit d'orage où
je n'étais pas à bord, histoire que je sois pas seul à
raconter les navigations.
Déjà l'Ile s'éloigne, l'équipage s'émerveille de la mer légèrement moutonnante, la grande bulle du spinnaker tire à 7 noeuds Motus qui trace un sillage superbe, les dauphins jouent dans l'étrave. Mais déjà l'ile "Santos" s'approche, nous nous préparons à mouiller dans une autre petite crique accueillante "ourlée" (ca fait jolie "ourlée" non ?) de sable blanc et bordée d'une ceinture de granite rose. Nous avançons prudemment, moteur au ralenti, une grande tache vert émeraude indique un fond de sable, Raphaël laisse tomber la pioche qui trouble à peine l'eau cristalline. L'envie de plonger dans ce site idyllique nous prend vite, Samenta, (munie de son masque, de son tuba et de ses palmes), part visiter les petits poissons colorés.
Un banc de sars argentés pas farouches passe sous la coque de Motus
... etc. (Mieux que dans les plaquettes des croisières)
On peut d'ailleurs continuer:
Bref, D'ile en Ile, le décor est toujours aussi superbe et la contemplation
des fonds chatoyants, les baignades, les balades à terre avec l'annexe,
le pastis frais dans le cockpit sous le bimini (pour les glaçons ....
bon le frigo, il a un peu de mal, m'enfin...)
Bref on aura compris le décor d'une croisière en Méditerranée
(Corse, Sardaigne, Iles Eoliennes, Grece ...). Ca vous fait rever. Vous en voulez
encore ? OK OK OK je vais en mettre une petite couche supplémentaire
(mais attention aux épouses : c'est avec ces récits qu'on les
attire à bord et apres quand c'est la galère on passe pour des
fourbes, faut prévenir que le rève peut devenir cauchemar).
Motus, cul à quai, devant la tavernas accueillante, nous savourons une
délicieuse moussaka dans ce décors de rêve, si pittoresque,
mais déjà le soleil plonge sous l'horizon et il faut regagner
Motus avec "bouche cousue" notre vaillante annexe motorisée,
un peu éméché par le résiné et bientot nous
nous retrouvons dans notre petit nid douillet de la cabine, tous les deux bercés
par le clapotis et révant déjà à la prochaine escale.
(c'est tres romantique).
On peut ajouter les baleines qui soufflent tranquillement le long de Motus un
soir, au large des cotes de Sicile.
C'est beau hein ! Oui c'est ca souvent.
Mais il faut être honnete et des fois c'est moins "marrant"
car il y a aussi :
Port d'Ajaccio : "On a plus de place" ah merde et nous on a plus d'eau
!!! qu'est ce qu'on fait ?
Alors continuons les récits plus ou moins agréables :
5 Heures du matin, je suis réveillé par le quart : "le pilote ne marche plus" ... la tête en bas, la pile électrique entre les dents, les mains dans la soute du moteur, je tente de relier les fils électriques de la batterie moteur sur ceux des batteries de service : ca fait déjà 30 minutes que je galère la tête en bas, je sens une envie de vomir qui me vient .... Ca c'est pour un jour en mer Thyrenéene. (oui ca arrive, les pannes)
Autre ambiance :
Motus arrive à la bouée au vent, ca va être le moment de monter la bulle,nous sommes dans le paquet de tête, l'adrénaline nous rend tous dingues, chacun des 8 membres de l'équipage sait exactement ce qu'il doit faire (en fait pas du tout) : ca chauffe, ca fume, le spi monte, on abat dans le paquet, bruit des cliquets de winch : le spi se déploie, le spi claque, les bras (de spi et ceux de l'équipage aussi) sont tendus comme des cordes à piano, ca mouline au winch, ca transpire, ca hurle : "non de Dieu on est au "touche touche" avec les autres bateaux", mais le spi de MOTUS est déployé, les autres cafouillent, Motus fait un bond, le speedo est au taquet : nous jouissons. ....... ca c'est pour le printemps 2006 aux régates de St Valery. (si si si c'était presque ca, bon j'en rajoute un peu .... c'est normal !)
Autre récit :
48 Heures que notre horizon de mer fait 360°, il est 5 heures du matin, seul de quart, la barre est amarée, ca roupille dur en bas, Motus, petit largue, force 2, glisse presque totalement silencieux, sur une mer lisse et encore sombre, mais le jour va se lever, on le devine car, "dès l'aube où blanchit la campagne" ... (merde je déconne), c'est les neurones qui sont plus connectés au bon endroit ... reprenons le récit, où ca ? bon, les dauphins ? non, pas les dauphins, ah oui, ca y est : j'étais à l'aube sur la mer Tyrrhénienne, apres 2 jours de mer" et l'ile se profile, oui c'est certain: cette "petite ombre" c'est Ustica-"On arrive apres 48 heures de rève".
Autre récit: Ca fait 5 jours qu'on a noyé la cote et toujours ce vent dans le nez, j'ai l'impression qu'il forcit encore, quand cela va t'il finir ? j'ai peur que le gréement finisse par souffrir, j'entends que ca grince maintenant, "la barre de flèche, me semble qu'elle prend du jeu", mais non je me fais des idées. Je bouffe pas grand chose depuis quelques jours, Décidémment je suis pas vraiment fait pour ca ... je vais laisser cette connerie aux mazoshistes genre Helene Mac Arthur et autres vedettes et moi maintenant je vais rester chez moi au coin du feux avec un bon petit whisky, ou marcher dans la montagne, au moins on peut redescendre quand on en a marre, ah nom de dieu quand cela va t'il finir ? il reste 500 milles ! 4 jours et 4 nuits au minimum et des quarts et merde on vient de "cogner" dur quand le bateau est retombé d'un coup. (Oui c'est moins "marrant")
RECIT 2013 : Grace au livre de bord de Motus on peut deviner l'ambiance
du bord certains épisodes sont pleins de recettes et de cartes de "restau"
d'autres délire sur des sujets étranges et voici le récit
factuel et tres "pro" de Philippe (pour ceux qui s'y connaissent,
on peut deviner qu'ils ont un peu "serré les fesses" mais ca
s'est pas dit) :
Donc le récit de Philippe :""
Compte rendu de notre navigation les 8 et 9 Aout 2013 :
Nous avions quitté Calvi le matin pour une navigation vers le nord puis un début
de retour vers le sud et Ajaccio; nous avions prévu de naviguer la nuit; prévisions
météo: vent 2 à 3 secteur Ouest, risque d'orages avec rafales. Nous avons amorcé
notre retour vers le sud à la hauteur de l'ile rousse; temps très nuageux, vent
irrégulier et faible. Vers 14h00, alors que nous étions par le travers de Calvi,
le vent s'est établi au sud en fraichissant rapidement à 25 Nds ètablis avec
des bourrasques de 30 à 40 Nds. Nous avons aussitôt pris 3 ris dans la GV et
réglé la surface de voilure en enroulant le génois en fonction du vent effectif.
Ces conditions de navigation n'étaient pas désagréables: le vent de terre était
chaud et ne levait pas la mer; elles ont duré environ 3 heures. Pendant ce temps,Nous
avons fait route W/SW Vers 17h00, le vent a commencé à mollir en passant à l'ouest;
nous avons alors fait route SW en restant à environ 5 miles de la cote. Vers
19h00, le vent était établi à L'ouest force 3; des orages ont commencé à se
développer coté mer; nous avons poursuivi notre route SW sous GV 3 ris et Génois
déroulé. Le vent a progressivement molli; nous avons poursuivi notre route sous
GV 3 ris,génois enroulé et moteur; les orages ont continué de se développer
sur terre et sur mer. De OOhOO à 02hOO, les orages ont été très violents: éclairs
très fréquents, sur terre et sur mer; nous avons observé de nombreux impacts
de foudre coté mer; absence de précipitations; à mon avis nous faisions route
(SW) entre les deux zones d'orages. Vers 01h45 nous avons stoppé le moteur et
poursuivi la route par vent faible de secteur NW sous GV 3 ris; nous n'avons
pas coupé l'alimentation des appareils électroniques. Vers 02h00, par le travers
du golfe de porto, nous avons subi un grain très violent: vent d'Ouest avec
bourrasques à 50 nds et précipitations de Grêle; nous avons fait route au bon
plein sous GV 3 ris en nous attachant à rester au vent de la route; Motus est
toujours resté manoeuvrant. Nous n'avons pas noté la durée précise du phénomène;
je l'ai évaluée à une heure lorsque j'ai rédigé le journal de bord; je pense
aujourd'hui qu'il a plutôt duré une demie heure. Après ce grain, la situation
s'est calmée très rapidement; les orages ont très vite diminué d'intensité;
la pétole s'est installée et nous avons repris notre route au moteur vers Ajaccio.
""
Autres récits ??? (mal de mer ? ... angoisses diverses ???? homme à
la mer, GV qui se déchire et qu'on recoue en mer, port où on se
fait jeter par des larbins de riches ???? fouilles à 2 Heures du matin
par les gabeloux de la vedette des Douanes qui cherchent des clandestins (la
voile c'est la liberté qu'ils disaient !!! ) , rat à bord, guindeau
qui s'arrache, un gasoil pourri dans les circuits du moteur , un démarreur
cramé etc. etc. etc. etc. etc. des stocks de récits et pas 2 pareils,
c'est ca la voile: pas mal de difficultés surmontées sans aide
extérieure à l'équipage ce qui vous oblige à être
malin ...en lisant les récits des croisières, on comprend qu'on
est pas dans le "koh lanta bidon avec la télé derrière".
Dans tous les cas il faut savoir "se démerder" finalement c'est
ca la voile.
Mais aussi et surtout il y a les rencontres dans le carré avec d'autres
équipages étrangers, des gens qu'on découvre avec qui on
fait un bout de route et puis les bananes flambées et puis Motus qui
fait sa route sous pilote heure apres heure , jour apres jour comme dans la
chanson : "heart of oak" is Motus...
Allez à bientot, sur Motus (c'est un bon canottttttttttttttt avec plein
de "t" comme en Bretagne). Toi qui a lu tout cela sur le site, Si
ca te tente et si t'es sympa, tu peux écrire un mail, tu viendras comme
équipier sur Motus tu apprendras à naviguer et tu paieras juste
ta part de caisse de bord (combien ? Bof ... 20 Euro par jour à peu pres,
ca dépend ce qu'on mange), ensuite si ca te plait, tu nous aideras peut
être à l'entretenir, et si tu n'as jamais navigué, franchement
on s'en fiche si tu te sens bien à bord et que tu montres le plaisir
que tu as à participer ("à la vaisselle par exemple"
? - "oui aussi" !) et à être à bord (et sur Motus
aucun passager, tous participent).